La qualité de l’air
Toute combustion produit des émissions polluantes pour l'environnement et pour la santé humaine. La combustion du bois génère des polluants tels que des particules fines (PM), des hydrocarbures aromatiques polycycliques et des composés organiques volatils qui sont nocifs pour la santé humaine et contribuent à la pollution de l'air extérieur. Pour faire face à cette problématique, la norme EcoDesign définit des exigences relatives aux émissions de particules et au rendement des appareils de chauffage au bois.
Particules fines
On appelle PM (pour particulate matter en anglais), les particules fines en suspension dans l’air. Celles-ci sont classées selon leur taille : les PM10 dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres et les PM2,5 dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres. Les plus petites particules restent plus longtemps en suspension dans l’atmosphère et peuvent être nocives pour la santé en pénétrant dans le système pulmonaire (irritations, maladies respiratoires, etc.).
L’AWAC (agence wallonne de l’air du climat) précise que les émissions de particules fines en Wallonie sont principalement dues à l'industrie, au secteur résidentiel, au transport routier et à l'agriculture. Du point de vue de la qualité de l'air ambiant, en 2019, la Wallonie respectait les normes européennes pour la protection de la santé humaine. La situation est différente si on se réfère aux valeurs guides de l'OMS, plus sévères et dont la Wallonie ambitionne de se rapprocher. Pour le secteur résidentiel, l’objectif est principalement de réduire les émissions de particules fines notamment liées au chauffage au bois bûches par l'installation de systèmes plus performants et par une sensibilisation des utilisateurs (privilégier le bois sec, effectuer des entretiens réguliers de l’équipement et des cheminées…).
Une combustion incomplète
La problématique d'émissions de polluants est principalement due à une combustion incomplète. Dans le domaine du chauffage au bois, l’utilisation d’équipements trop vétustes ou de combustibles de mauvaise qualité sont des facteurs de mauvaise combustion et plus particulièrement d’émissions de particules fines. Les innovations dans le secteur des technologies de chauffage proposent aujourd’hui des appareils pouvant effectuer une combustion la plus complète possible. Mais des bons équipements ne suffisent pas, trois piliers sont requis : un bon appareil (et conduit de cheminée), un bon combustible et de bonnes pratiques d’utilisation !
Les bons gestes
Il est de la responsabilité de chacun de jouer un rôle pour assurer une combustion complète.
En adoptant les bonnes pratiques et en entretenant régulièrement leur poêle à bois, les consommacteurs contribuent ainsi à préserver la qualité de l’air pour les générations futures !
Pour réduire davantage les risques d’émission de particules fines, l’ADEME et la campagne de sensibilisation wallonne « La Maîtrise du Feu » recommandent toutes les deux certaines bonnes pratiques d’utilisation :
- Eviter de brûler des déchets verts (50 kg de déchets verts brûlés à l’air libre émettent autant de particules fines qu’environ 13 000 km parcourus dans une voiture récente - Source : ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
- Bannir l’usage d’un feu ouvert,
- Utiliser un appareil performant (remplacer un vieil appareil de chauffage par un modèle plus récent et plus performant),
- Respecter les conseils d’utilisation sur la notice de votre appareil,
- Vider régulièrement le bac à cendres,
- Réaliser un entretien annuel de l'appareil par un professionnel, ainsi que des conduits d’aération,
- Utiliser un combustible de qualité.
> Notez qu’une vitre encrassée signale une mauvaise combustion et donc l’émission plus élevée de particules fines.
Tous les conseils de la campagne de sensibilisation « La Maîtrise du Feu » sont disponibles sur leur site internet.
Un granulé de qualité pour un air de qualité
Un granulé de qualité, certifié, doit garantir un taux d'humidité inférieur à 10 %, l'absence de colle, un diamètre et une longueur bien définis, ainsi que des taux de particules fines et de cendres limités. Les deux certifications existantes en Belgique sont DINplus et ENplus (voir la page « La certification du combustible »).
Nouvelles technologies…
Aujourd’hui, les foyers vendus en Europe doivent répondre aux exigences Ecodesign 2022 qui fixent des niveaux d’émissions maxima de particules à 20 mg/Nm³ pour les poêles à pellets.
En plus de favoriser la qualité de l’air, les appareils modernes de chauffage au bois sont plus performants sur le plan énergétique et vous feront faire des économies.
Le laboratoire français CERIC a également rédigé un article sur l'impact de la qualité de l'air.
Les conclusions sont les suivantes : l'utilisation d'un bon combustible (qualité, bois sec, adapté à son installation, non traité, ...) dans un appareil récent peut améliorer la qualité de l'air. Le CERIC a montré une diminution de 40% des émissions de particules fines PM2.5 grâce au renouvellement du parc d'installation de poêles et chaudières à bois.
Selon Ageden - Rhône Alpes, le facteur d'émission de particules fines (PM10) a été réduit d'un facteur 400 entre un feu ouvert et les poêles à pellets modernes.
… En constante évolution
Conscient de cette problématique d’émission de particules fines, le secteur du chauffage au bois se penche sur cette question depuis longtemps. Ce cadre réglementaire est de plus en plus sévère et il pousse les industriels à concevoir des technologies performantes, permettant de réduire drastiquement les émissions. Certaines technologies de grandes marques présentent même des résultats exceptionnels, largement en dessous des seuils imposés par la réglementation (jusqu’à un facteur 200 en deçà du seuil imposé par la directive européenne). Une des solutions pour améliorer la qualité de l’air consiste à remplacer les vieux appareils par des poêles et chaudières modernes.
Utilisé dans de bonnes conditions (appareils modernes et performants, correctement installés et entretenus), le chauffage aux pellets permet une combustion la plus propre possible et il est donc très peu polluant. Il a également toute sa place dans un mix énergétique afin d'atteindre l'objectif européen de neutralité carbone d'ici 2050.